Description
A Tourcoing, dans les Hauts-de-France, le dispositif AVA a été imaginé comme un tremplin vers l'apprentissage, un des moyens de s'intégrer durablement sur le marché du travail. Retour sur un dispositif pensé pour les jeunes et soutenu par l'initiative pour l'emploi des jeunes (IEJ), dont les Hauts-de-France sont autorité de gestion.
Ce dispositif vise à aider les 16-29 ans de la métropole lilloise, sans emploi et hors du système scolaire, à trouver la formation adéquate. "Nous avons décidé de travailler sur l'individuel et le collectif", précise Fanny Jacaton, coordinatrice du dispositif.
Renouer avec la confiance
L'appui repose donc d'abord sur un soutien individuel. Chaque jeune bénéficie ainsi d’un suivi personnalisé, taillé sur mesure.
"Nous mettons tout en œuvre pour avoir un rythme très soutenu", à savoir un minimum d'un rendez-vous par semaine avec l'une des deux référentes. Chacune d'entre elles suit environ 40 jeunes simultanément. "Il n'y a pas de parcours type qui fonctionnerait pour tous : nous nous adaptons à leurs besoins, à leur rythme", indique Fanny Jacaton.
Une fois que le jeune est considéré comme prêt, il intègre des ateliers collectifs.
"Nous proposons du coaching ou encore des présentations de métiers porteurs sur le territoire par des entreprises partenaires".
Des sessions de jeux de groupe sont aussi organisées, avec notamment des casques de réalité virtuelle et des escape game. Pour quel objectif ? Permettre aux jeunes de communiquer entre eux ainsi que leur apprendre le travail en équipe et la coopération. En coiffure, en boulangerie ou dans le bâtiment : les responsables de l'AVA considèrent que tout le monde sera impliqué tôt ou tard dans un travail de groupe. Ayant souvent été confrontés à l'échec scolaire, les jeunes concernés doivent donc regagner confiance en eux.
Contenu élaboré en partenariat avec Toute l'Europe.
"Capter" les jeunes
Comment les bénéficiaires trouvent-ils le chemin vers ce dispositif ? A Tourcoing ou à Roubaix, des "animateurs de captation" vont à la rencontre des 16-29 ans sans emploi et sans formation. L'opération Meet & Greet associe par ailleurs les salariés de l'AVA à des entreprises ou aux missions locales : un minibus parcourt les quartiers les plus en difficultés afin de leur présenter leurs actions.
Le dispositif s'est adapté aux circonstances particulières liées à la pandémie. "Nous avons gardé un lien avec les jeunes en distanciel", fait savoir Fanny Jacaton. Une situation qui a permis à l'équipe d'AVA de se rendre compte que les rendez-vous en ligne représentaient aussi un exercice intéressant. "Nous avons finalement conservé cette forme de rencontre, en considérant que cela leur apprenait à tenir une certaine posture professionnelle et à être à l'aise devant l'ordinateur", explique la coordinatrice du dispositif. La pandémie a aussi encouragé les porteurs de projet à imaginer de nouvelles façons de "capter" leur public. A l'automne 2020, restrictions sanitaires obligent, un sondage via des influenceurs et des boutiques du territoire a été réalisé sur Snapchat et Instagram. Un questionnaire court et rapide, qui demandait aux 16-29 ans si leur projet professionnel était défini afin de leur faire connaître ce dispositif. L'opération a été une réussite, puisque plus de 130 jeunes sont alors entrés en contact avec les salariés de l'AVA.
Essteam, un groupement associatif de l'économie sociale et solidaire, porte le projet AVA. 7 salariés travaillent spécifiquement sur le dispositif, avec un objectif de soutien de 180 jeunes par an.